21 Novembre 2019
Gaelle Ferrandini: "C'est un sentiment d'impuissance qui m'a poussé à dessiner. Face à la situation en Méditerranée, à l'urgence de sauver ces vies humaines, face aux difficultés des ONG qui vont les sauver, je me sens indignée, révoltée, frustrée. J'ai l'impression que nous avons perdu notre humanité. Comment peut-on concevoir la mort, la torture ou l'esclavagisme comme une alternative possible? J'avais besoin d'exprimer cette indignation, mais aussi d'essayer, modestement, avec mes petits moyens, d'aider ceux qui sont sur le terrain.
Tout en travaillant à partir de photos, pour rester reliée au réel, j'ai cherché la sobriété des traits et des couleurs. Ce contraste entre l'esthétique du dessin et les scènes représentées, laisse émerger la force de la situation. Pour connaître l'histoire de ces images, j'ai échangé avec les photographes auteurs des photos dont je me suis inspirée. Les gens que j'ai représenté, ils existent, ils ne sortent pas de mon imagination, ils ont vécu l'horreur, la peur de mourir, l'espoir d'être sauvés. Je ne pouvais pas les inventer... L'important, c'est eux."